Si l’employeur ne parvient pas à proposer un nouveau poste au salarié inapte, si ce dernier le refuse ou si le médecin du travail juge le reclassement impossible, l’entreprise licencie le collaborateur. Indemnité légale, ancienneté, salaire de référence… zoom sur les éléments de calcul des indemnités de licenciement pour inaptitude.
La loi prévoit que l’employeur verse au salarié une indemnité en cas de licenciement pour inaptitude, quelle que soit la nature de son contrat de travail (CDD, CDI). Toutefois, les conditions de versement et de calcul du montant de l’indemnité varient en fonction de l’origine de l’inaptitude.
En cas de maladie professionnelle ou d’accident du travail, le licenciement ouvre droit à une indemnité dite « spéciale », dont le montant s’élève au double de l’indemnité légale de licenciement – sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
À noter : L ’article L 1226-14 du Code du travail précise néanmoins que lorsque le refus de reclassement émis par le salarié est jugé abusif, l’employeur n’est pas tenu de verser l’indemnité spéciale de licenciement.
L’indemnité spéciale est due sans condition d’ancienneté.
Dès lors que le salarié compte 1 an d’ancienneté au jour de la notification du licenciement, celui-ci lui ouvre droit à une indemnité de licenciement légale ou conventionnelle si elle est plus favorable.
Le montant de l’indemnité légale de licenciement est égal à :
Le mode de calcul de l’indemnité légale va très certainement évoluer. En effet, lors de la présentation des ordonnances, le 1er Ministre, Edouard Philippe, et la ministre du travail, Muriel Pénicaud, ont évoqué une majoration du mode de calcul actuel.
Celle-ci varie en fonction de l'ancienneté et est majorée de 10 % pour les salariés âgés de plus de 55 ans.
Il s’agit du temps pendant lequel le salarié a été employé en une ou plusieurs fois dans l’entreprise/groupe. Sont prises en compte :
Un cumul d’anciennetés est admis lorsqu’un salarié a signé plusieurs contrats successifs avec un même employeur ou entreprise, dans les cas limités suivants :
En dehors de ces cas, le cumul d’anciennetés n’est pas légalement autorisé (sauf dispositions conventionnelles plus favorables).
Sont comprises dans le calcul de l’ancienneté, les absences dues aux cas suivants :
Sont en revanche exclues de ce calcul, les absences résultant :
Attention : dans les 2 cas (légal et conventionnel), la durée du préavis n’est pas prise en compte dans le calcul de l’indemnité spéciale de licenciement (inaptitude professionnelle) ; elle est en revanche comptabilisée pour le calcul de l’indemnité de licenciement classique (inaptitude non professionnelle).
Afin de calculer l’indemnité de licenciement pour inaptitude, l’employeur retient le montant le plus favorable au salarié entre les 2 formules suivantes :
Sont pris en compte au titre de la rémunération les heures supplémentaires et les avantages en nature. Sont en revanche exclus les remboursements de frais.
Bon à savoir : l’inaptitude découle la plupart du temps sur un arrêt maladie, au cours duquel la rémunération du salarié n’est pas totale. Dans ce cas de figure, le salaire de référence est calculé sur les mois précédant l’arrêt de travail – et non la notification du licenciement.
L’indemnité de licenciement se base sur le salaire de référence suivant : Pour les salaires fixes, dernière rémunération brute mensuelle précédant la notification du licenciement. Si le salarié bénéficie en outre d’une rémunération variable, s’ajoute au premier calcul le 12ème du total des sommes de cette rémunération variable sur les 12 derniers mois précédant la notification.
La question est une nouvelle fois traitée différemment que l’inaptitude soit d’origine non-professionnelle ou professionnelle.
Dans le premier cas, le salarié licencié ne perçoit en principe aucune indemnité compensatrice de préavis – sauf disposition conventionnelle régionale plus favorable.
Les conditions suivantes doivent alors être respectées :
À défaut, le préavis pourra être rémunéré.
Dans le second cas, le principe est inverse puisque le salarié inapte licencié reçoit une indemnité compensatrice de préavis.
À noter, l’employeur pourrait être tenu de verser une indemnité supplémentaire en cas de reconnaissance d’une faute inexcusable par les juges.
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