Si les caméras de vidéosurveillance sont légitimes pour assurer la sécurité des biens et des personnes, elles ne peuvent pas conduire à placer les salariés sous surveillance constante et permanente.
Leur utilisation suscite donc des questions éthiques et juridiques importantes, notamment en ce qui concerne la vie privée des salariés.
Dans cet article, nous explorerons les différents aspects de la vidéosurveillance dans les entreprises du BTP, ses conditions, avantages et inconvénients, ainsi que les préoccupations liées à son déploiement.
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Le code du travail, la jurisprudence et les textes internationaux définissent un certain nombre de conditions et de procédures permettant de garantir au salarié la protection de ses droits fondamentaux.
Pour pouvoir mettre un place un système de vidéosurveillance au sein de votre entreprise, des conditions très strictes sont à respecter.
Un employeur ne peut pas installer des caméras de surveillance dans ses locaux sans avoir défini un objectif légal et légitime à cette installation.
Dans les entreprises du BTP, l’investissement dans le matériel peut être important et onéreux. Par conséquent, un employeur peut décider de recourir au système de vidéosurveillance afin de prévenir de tout risque d’intrusion et d’agression des membres du personnel, ainsi que de détournement, dégradation ou vol du matériel.
Le dispositif doit être proportionné au but recherché et ne doit pas avoir pour finalité d’espionner constamment les salariés.
Il est recommandé de placer les caméras au niveau des entrées et sorties des bâtiments, des zones de stockage de matériel, des issues de secours ou encore des voies de circulation.
Toutefois, il est interdit de filmer de façon permanente les salariés à leur poste de travail (sauf circonstances particulières). En effet, tout en rappelant que l’employeur est en droit de contrôler l’activité de ses salariés durant le temps de travail, il doit également s’assurer que la mise en place de caméra pour contrôler l’activité de ses salariés, est proportionnée au but recherché.
Les caméras ne doivent pas filmer les zones de pause ou de repos des salariés, les sanitaires ainsi que les locaux des syndicaux ou représentants du personnel.
Dans l’hypothèse où vous souhaitez installer des caméras dans un lieu ouvert au public, vous devrez demander l’accord de la préfecture de votre département.
Avant la mise en place d’un système de vidéosurveillance, l’employeur doit déterminer la durée de conservation des images. Cette dernière doit être en lien avec le but recherché. Elle est généralement de quelques jours et ne doit pas excéder un mois.
L’employeur doit limiter l’accès aux images, aux seules personnes habilitées à cet effet, par les fonctions qu’elles occupent dans l’entreprise (Dirigeant, Responsable de la sécurité, etc.).
Pendant toute la durée de conservation des images, l’employeur doit mettre en place tous les moyens nécessaires pour assurer leur confidentialité et leur sécurité.
L’ensemble des personnes concernées par le dispositif doit être informé (salariés, visiteurs, clients, etc.), au moyen de panneau d’affichage visible de manière claire et permanente, disposé dans chaque lieu où est installé une caméra.
Le pictogramme d’une caméra ne suffit pas. Le panneau d’affichage doit également comporter un certain nombre d’éléments obligatoires notamment la durée de conservation des données ou encore le motif de l’installation des caméras.
En sus, il est essentiel d’informer les membres du comité social et économique (CSE) et les membres du personnel des modalités de mise en place de cette mesure de sécurité et de surveillance (objectifs poursuivis, leur droit d’accès aux images, etc.).
Le non-respect de ces obligations est passible de sanctions pénales ou administratives. L’employeur pourrait également voir sa responsabilité civile engagée, si le salarié démontre un préjudice matériel ou moral du fait de la violation du RGPD.
La CNIL peut également prononcer des rappels à l’ordre, mise en demeure de se mettre en conformité mais également des amendes dont le montant peut aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires en fonction de la nature de la violation constatée.
La présence de caméras de surveillance peut dissuader les intrusions et les actes de vandalisme sur les chantiers, protégeant ainsi les travailleurs et les équipements.
En enregistrant en continu ce qui se passe sur le chantier, la vidéosurveillance peut aider à identifier les comportements à risque, permettant ainsi à l'entreprise de prendre des mesures préventives pour éviter les accidents.
En cas d'accident ou de litige, les enregistrements vidéo peuvent servir de preuve pour déterminer les responsabilités et les circonstances exactes de l'incident.
Les caméras peuvent également être utilisées pour surveiller l'avancement des travaux et identifier les inefficacités dans les processus, ce qui peut contribuer à une meilleure gestion de projet.
La surveillance constante des employés peut être perçue comme une intrusion dans leur vie privée, ce qui peut affecter leur moral et leur productivité.
La présence de caméras peut créer un environnement de travail tendu, où les employés se sentent constamment surveillés et ne sont pas en mesure de travailler de manière autonome.
L'utilisation abusive des enregistrements vidéo, tels que la surveillance excessive ou la divulgation non autorisée d'informations, peut exposer l'entreprise à des poursuites judiciaires et des amendes importantes.
La mise en place et la maintenance d'un système de vidéosurveillance peuvent être coûteuses pour les entreprises, en particulier pour les petites et moyennes entreprises du secteur du BTP.
Il est essentiel pour les employeurs de communiquer clairement sur l'existence et l'utilisation des caméras de surveillance, ainsi que sur les raisons de leur déploiement.
Les employeurs doivent s'assurer que la vidéosurveillance est utilisée de manière proportionnée et limitée aux seules zones et périodes nécessaires, tout en respectant la vie privée des employés.
Les employeurs devraient fournir une formation adéquate aux employés sur l'utilisation appropriée de la vidéosurveillance et sur leurs droits en matière de protection des données.
Les enregistrements vidéo doivent être stockés de manière sécurisée et ne doivent être accessibles qu'aux personnes autorisées, conformément aux lois sur la protection des données.
En conclusion, la vidéosurveillance peut être un outil précieux pour améliorer la sécurité et la gestion des risques dans les entreprises du BTP. Cependant, son utilisation doit être soigneusement réfléchie et encadrée pour éviter les abus et préserver la confiance des employés. En trouvant un juste équilibre entre sécurité et respect de la vie privée, les entreprises du BTP peuvent tirer le meilleur parti de la vidéosurveillance tout en maintenant un climat de travail sain et respectueux.
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