Les 8 grandes mesures en droit du travail pour 2025-2026
Le droit du travail français évolue en permanence, au rythme des réformes nationales, des décisions européennes et des mutations sociales. Pour les entreprises comme pour les salariés, ces changements représentent à la fois des défis et des opportunités. Ils demandent une adaptation rapide des pratiques RH, mais ouvrent aussi la voie à une organisation du travail plus juste et plus moderne.
À l’horizon 2025-2026, plusieurs mesures structurantes sont en préparation. Certaines sont déjà amorcées, d’autres en discussion, mais toutes annoncent une mutation progressive qui redéfinira la relation employeur-salarié. Voici une analyse approfondie des 10 grandes réformes du droit du travail qui vont marquer les prochaines années.
Dans cet article, nous passons en revue les dix principales réformes du droit du travail prévues entre 2025 et 2026, afin de comprendre concrètement leurs objectifs, leurs impacts pour les salariés comme pour les employeurs, et les enjeux qu’elles soulèvent pour l’avenir du monde professionnel.
- Réforme des entretiens professionnels : vers un "entretien de parcours professionnel"
- Titres-restaurant : vers une utilisation plus souple et généralisée
- Report des congés pendant un arrêt maladie : une mise en conformité avec le droit européen
- Transparence salariale : un droit d’accès individuel renforcé
- Autorisation d’absence pour don de sang : une mesure de santé publique valorisée
- Un nouvel index de l'égalité professionnelle
- Formation aux premiers secours : une nouvelle obligation
- La digitalisation des RH : un enjeu clef pour le BTP
1. Réforme de l’entretien professionnel : vers un "entretien de parcours professionnel"
L’actuel entretien professionnel, obligatoire tous les deux ans avec un bilan tous les six ans, est souvent
perçu comme un dispositif lourd et peu adapté aux réalités de terrain. Sa réforme est en cours de discussion dans le cadre d’un Accord National Interprofessionnel (ANI).
Ce qui changerait
L’entretien évoluerait en entretien de parcours professionnel, avec une nouvelle cadence :
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un premier entretien l’année de l’embauche,
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un suivi tous les quatre ans,
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un bilan complet tous les huit ans.
Les bénéfices attendus
Ce rythme plus espacé permettrait aux entreprises de réduire la charge administrative, tout en offrant aux salariés une vision claire de leur évolution professionnelle. L’idée est de replacer cet entretien dans une dynamique de carrière, et non dans une logique purement bureaucratique.
Les limites possibles
Toutefois, certains secteurs – comme le numérique ou le BTP – connaissent des évolutions rapides des compétences. Pour ces profils, un suivi plus rapproché restera nécessaire. La réforme pourrait donc s’accompagner de dispositifs complémentaires, comme des bilans intermédiaires ou des outils numériques de suivi de compétences.
3. Report des congés pendant un arrêt maladie : une mise en conformité avec le droit européen
La question du droit aux congés payés en cas d’arrêt maladie est une source récurrente de litiges. Actuellement, en France, les congés non pris en raison d’un arrêt ne sont pas toujours reportés. Or, le droit européen garantit explicitement ce principe.
Une mise en demeure de l’Europe
Le 18 juin 2025, la Commission européenne a adressé une mise en demeure à la France, l’obligeant à se mettre en conformité.
Ce que cela changera
À terme, la législation française devra garantir le report automatique des congés en cas d’arrêt maladie. Pour les salariés, c’est une avancée majeure en matière de protection sociale. Pour les entreprises, cela implique d’adapter leur gestion des plannings et de la paie, parfois de façon complexe.
5. Autorisation d’absence pour don de sang : une mesure de santé publique valorisée
Encourager le don du sang est aussi un enjeu de santé publique. Le gouvernement envisage de créer un droit à l’absence rémunérée pour les salariés qui souhaitent donner leur sang, plasma ou plaquettes.
Les conditions
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jusqu’à 8 absences par an,
-
un préavis de 3 jours ouvrés,
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possibilité de refus par l’employeur uniquement en cas de contraintes organisationnelles avérées.
Un acte citoyen reconnu
Cette mesure permettrait de valoriser la solidarité des salariés et de faciliter la participation aux collectes, souvent freinée par des contraintes professionnelles.
7. Formation aux premiers secours : une nouvelle obligation
Dans un contexte où la sécurité au travail devient une priorité, une nouvelle obligation devrait entrer dans le Code du travail : une sensibilisation obligatoire aux premiers secours.
Modalités prévues
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formation dès la première année d’embauche,
-
renouvellement tous les 5 ans.
Les impacts
Cette mesure permettra d’augmenter le nombre de salariés capables d’intervenir en cas d’urgence. Dans des secteurs comme le BTP, l’industrie ou la logistique, où les risques d’accident sont élevés, cette évolution pourrait sauver des vies.
Conclusion : un droit du travail en pleine mutation
Entre 2025 et 2026, le droit du travail français connaîtra une série d’évolutions majeures. Ces réformes traduisent une volonté claire : plus de simplicité, de transparence et de protection pour les salariés, mais aussi plus d’efficacité et de modernisation pour les entreprises.
Qu’il s’agisse de l’entretien de parcours, de la transparence salariale, de la dématérialisation des titres-restaurant ou encore de la digitalisation des RH dans le BTP, toutes ces mesures dessinent un monde du travail plus adapté aux réalités contemporaines.